Cette vidéo est un film documentaire réalisé par Bernard Debord et Patrick Cabouat à l’occasion des 50 ans d’Amnesty International et des 63 ans de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

Synopsis :

Révolutions arabes, mouvement des indignés… De Tunis à New York en passant par Le Caire, Madrid ou Athènes, partout des voix s’élèvent pour exiger liberté et justice sociale. Dans un monde globalisé où les marchés financiers font la loi, quelle place reste-t-il pour les droits de l’homme et les organisations qui les défendent ?

Depuis début 2011, un vent nouveau souffle sur la planète. Parallèlement à la révolution du jasmin, l’indignation de la jeunesse s’étend à la vitesse d’Internet et fait le tour du monde. A Tunis comme ailleurs, les jeunes se mobilisent pour exiger la dignité, la justice, la liberté, un travail. Malgré les beaux discours des gouvernements empêtrés dans la crise, malgré les menaces des incontournables agences de notation et les tout-puissants marchés financiers, la révolte gronde et les droits de l’homme semblent revenus à l’ordre du jour. Mais pourra-t-on faire valoir ces droits fondamentaux et aller vers un monde plus équitable ?

C’est après la Seconde Guerre mondiale que l’Organisation des nations unies, alors naissante, adopte, en 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme. Rédigé sous l’égide d’Eleonor Roosevelt, l’épouse du président américain, le texte comprend trente articles définissant les droits civils et politiques, puis les droits économiques, sociaux et culturels. Pour veiller à leur respect, l’ONU se dote à Genève d’un comité permanent. Durant les quatre décennies suivantes, marquées par la guerre froide, on se focalise essentiellement sur la défense des libertés civiles et politiques. Amnesty International, organisation fondée en 1961, a pour objectif, selon son vice-président Francis Perrin, «?la libération partout dans le monde des prisonniers d’opinion?». L’action d’Amnesty et d'autres ONG permet d’extraire des geôles d’URSS, du Chili ou du Maroc des personnalités comme Andreï Sakharov et Alexandre Soljenitsyne, mais aussi des inconnus.

Une idée qui fait son chemin

Depuis vingt ans, les droits de l’homme n’ont cessé de servir d’excuse aux gouvernements occidentaux et aux grandes instances internationales pour satisfaire les intérêts de la finance et des multinationales.

Les idéaux de liberté se répandent progressivement, derrière le rideau de fer comme en Asie, en Afrique ou en Amérique latine. A la fin des années 1980, les défenseurs des droits humains peuvent enfin se réjouir. Leur combat a porté ses fruits : les dictatures sud-américaines font place à des démocraties?; en Afrique du Sud, l’apartheid est aboli?; le mur de ­Berlin tombe et le bloc soviétique s’effondre… Pour le sociologue Jean Ziegler, vice-président du Comité des droits de l’homme de l'ONU, on croyait alors «?que l’époque triomphante des droits de l’homme allait enfin arriver et structurer la société internationale… Jusqu’en 1991, moment où l’URSS a implosé et où la bipolarité du monde a disparu, un homme sur trois vivait sous un régime communiste, poursuit-il. Le mode de production capitaliste qui était régionalement limité a conquis la planète comme un feu de brousse et a installé une instance de régulation unique : le marché mondial, la main invisible qui s’exprimait par la bourse. Ainsi est née cette théorie totalement irrationnelle mais effroyablement dévastatrice du néo-libéralisme.?»

La globalisation se met en marche et, avec elle, on va assister à une instrumentalisation des droits de l’homme, dont le premier exemple flagrant est l’opération Tempête du désert. Au prétexte que Saddam Hussein tyrannise son peuple, l’administration Bush envahit l’Irak avec les conséquences que l’on connaît. Depuis maintenant vingt ans, les droits de l’homme n’ont cessé de servir d’excuse aux gouvernements occidentaux et aux grandes instances internationales pour satisfaire les intérêts de la finance et des multinationales. Mais l’espoir renaît avec les mouvements qui secouent la planète, jusqu’au fin fond de la Chine. La lutte continue.

Source : France 5 ().

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