Cette vidéo est un enquête de Franck Cuvelier de 2013 sur les formidables enjeux que représente désormais la géolocalisation pour les scientifiques, l'économie mondiale, et bien sûr aussi  pour la sécurité des États.

Synopsis :

Le GPS, système de géolocalisation initialement destiné à l'armée, permet de se positionner grâce aux satellites en orbite autour de la Terre. Depuis son lancement par le président Reagan, il a impacté divers domaines comme la technologie, la sociologie, l'économie, la défense et la stratégie.

En quelques années, le GPS est devenu un outil du quotidien pour les professionnels comme pour les civils. D'un point de vue militaire, il a changé la façon de faire la guerre. Selon l'armée américaine, 80% des opérations ne pourraient pas être conduite sans son aide. Mais il est aisé de brouiller son signal.

La population civile, elle, est littéralement dépendante de cet outil, à peine âgé d'une vingtaine d'années. Se pose alors la délicate question de l'anonymat : toute personne possédant un GPS sur son smartphone, sa tablette ou bien sa montre est désormais localisable.

Source : France 5.

Compléments :

Tout commence par un scénario catastrophe. Le 1er avril 2017, une exceptionnelle tempête solaire perturbe les systèmes satellitaires. Au sol, c’est la panique : bouchons gigantesques, avions cloués sur les tarmacs, trafic maritime à l’arrêt, échanges bancaires interrompus... « Il est vraiment difficile d’imaginer le monde sans GPS aujourd’hui », rappelle Bernie J. Gruber, colonel de l’Air Force Space Command. « Sans géolocalisation, on n’est rien », souligne Fabrice Cavarretta, professeur à l’Essec. Développée par l’US Air Force, la géolocalisation a d’abord été un outil militaire américain. En 1983, le torpillage par la chasse soviétique d’un avion de ligne sud-coréen a changé la donne. A cause d’une erreur de pilotage, le vol KAL 007 a dérivé dans l’espace aérien russe. Pour qu’un tel drame ne se reproduise plus, l’Amérique de Ronald Reagan décide alors d’offrir gratuitement au monde l’accès à son Global Positioning System (GPS). Pour apporter une aide à la navigation aérienne et maritime, Gary Burrell et Min H. Kao, deux ingénieurs américains, fondent peu après au Kansas leur société : Garmin, aujourd’hui leader mondial du marché. Quand, en 2000, Bill Clinton annonce la libéralisation totale du GPS civil, le système offre une précision de quelques mètres, contre une cinquantaine auparavant. Depuis, le système GPS déployé par Garmin et par d’autres a connu une croissance exponentielle. Partout sur la planète, la géolocalisation gagne du terrain en investissant une multitude de secteurs d’activité : les télécoms, la voiture, l’agriculture où sa maîtrise permet d’améliorer les rendements et la productivité, le tourisme, la sécurité…

Des enjeux colossaux

Pour les autres nations, s’émanciper des satellites militaires américains et maîtriser son propre système de navigation apparaît comme étant indispensable. C’est ce à quoi travaille la Chine avec Beidou ou les Européens avec Galileo. « Certes, le GPS est ouvert à tous, rappelle Carlo des Dorides, directeur exécutif à l’European GNSS Agency en Tchéquie. Il n’empêche qu’il reste un système militaire qui peut, en cas de crise, nous être refusé. » Aux mains de quatre grands acteurs occidentaux – Google, Apple, Microsoft et Nokia –, les applications de géolocalisation développées pour les opérateurs télécoms s’appuient, elles, sur le déploiement des satellites, sur une révolution dans la cartographie des territoires, modélisés à l’avenir en 3D, mais aussi sur l’intégration en temps réel des flux de mises à jour recueillis via les signaux émis entre autres par les téléphones portables. « Nous collectons beaucoup de données, mais nous ne les fournissons pas à d’autres. […] On s’intéresse aux statistiques, aux comportements collectifs », assure Michael Halbherr, vice-président de Nokia Europe. Avoir accès en direct à l’état du trafic routier s’accompagne d’un « pistage » volontaire, qui n’est pas sans poser question pour la protection de sa vie privée. Pour Loring Wirbel, membre de l’ACLU (Union américaine pour les libertés civiles), le risque existe : « C’est un piège dans lequel beaucoup de gens se laissent prendre et dont ils feraient bien de comprendre les conséquences… »

Source : France 5.

Cette vidéo n'a pas encore été évaluée complètement mais s'annonce déjà comme passionnante.