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Laurent Mauduit, journaliste et cofondateur de Mediapart :
"Jamais depuis la seconde guerre mondiale l'information n'a été aussi muselée par les milliardaires"
Vidéo # 8484 en Français () insérée le Jeudi 15 Septembre 2016 à 11h 46m 36s dans la catégorie "Médias, Multimédia, Informatique, et Réseaux"
Durée : 07 min 51 sec
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Laurent Mauduit, journaliste, cofondateur de Mediapart, ancien chef du service économique de Libération et ancien directeur adjoint de la rédaction du Monde, était l'invité de TV5 Monde pour parler de son livre "Main basse sur l'information" qui dénonce la collusion entre pouvoirs d'argent et médias.
La problématique :
Alors qu'il est ambassadeur des États-Unis en France, Thomas Jefferson écrit : "si l'on me donnait à choisir entre un gouvernement sans journaux ou des journaux sans gouvernement, je n'hésiterais pas un moment à choisir cette dernière formule."
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, jamais la liberté et le pluralisme de la presse n'ont à ce point été menacés. Pourtant, ce droit de savoir était au fondement de notre démocratie, garantie par l'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Certainement serait-il bon de le rappeler :
La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.
Depuis quelques années d'un quinquennat laborieux et liberticide, pire encore peut-être que celui de Nicolas Sarkozy, nous avons vécu un véritable tournant. En 2012, la concentration de la presse entre les mains de quelques milliardaires a atteint en France des proportions inimaginables. Ils contrôlent à eux seuls la quasi-totalité des grands médias nationaux, de la presse écrite ou de l'audiovisuel. Des milliardaires qui ont de surcroît presque tous comme point commun de ne pas avoir la presse ou l'information pour métier. Des milliardaires qui ont presque tous acquis des journaux non selon des logiques professionnelles mais d'influence ou de connivence. Qu'on en juge :
- Vincent Bolloré est à la tête d'un groupe issu du capitalisme néocolonial français, et a pris de force Canal + pour asservir la chaîne cryptée à ses lubies.
- Le financier franco-israélien Patrick Drahi, véritable symbole des excès de la finance folle, s'est lancé dans une course à l'endettement et a croqué en quelques mois Libération, le groupe L'Express avec ses innombrables publications, dont L'Expansion, L'Entreprise, L'Étudiant, Lire, À Nous Paris, Classica, et pris le contrôle de 49 % du capital de NextRadioTV (BFM-TV, BFM-Business, RMC), avec une option exerçable en 2019.
- Le trio richissime composé de Xavier Niel, Pierre Bergé et Matthieu Pigasse, après avoir mis la main sur le groupe Le Monde, a élargi son empire en achetant Le Nouvel Observateur. Le même banquier d'affaires Matthieu Pigasse a par ailleurs investi dans le magazine Les Inrocks et la radio Nova, ainsi que dans Vice. À eux trois, ils possèdent désormais Le Monde, M, Le Monde des religions, La Vie, Télérama, Courrier international, L'Obs, Rue89, Vice, et comme actionnaire minoritaire Le Huffington Post.
- Le milliardaire du luxe Bernard Arnault, après avoir avalé le premier quotidien économique français, Les Échos, s'est offert le premier quotidien populaire, Le Parisien. Il possède de ce fait Radio Classique, Aujourd'hui en France, Investir, et pour partie L'Opinion.
- Le milliardaire libanais Iskandar Safa s'est offert le magazine de droite radicale Valeurs actuelles.
- Arnaud Lagardère a en partie liquidé l'immense empire de son père mais a gardé le contrôle de trois grands médias : Europe 1, Paris-Match et Le Journal du dimanche. Le groupe est par ailleurs encore propriétaire de France Dimanche, Elle, Version Femina, Ici Paris, Public, Télé 7 jours, Gulli, MCM, Mezzo, Virgin Radio, RFM.
- Martin Bouygues, le roi du béton, détient la première chaîne privée française, TF1, et donc TMC, NT1, HD1, LCI, TV Breizh, Histoire et Ushuaïa TV.
- Serge Dassault, avionneur et marchand d'armes de son état, est à la tête du Figaro.
- François Pinault, l'autre milliardaire du luxe, est le propriétaire du magazine Le Point.
- Les Bettencourt contrôlent et financent massivement le journal L'Opinion.
- Bernard Tapie contrôle La Provence.
- Le groupe EBRA, propriété du Crédit Mutuel, détient les journaux régionaux Lyon Plus, Top Est, Le Bien public, L'Est Républicain, Les Dernières nouvelles d'Alsace, Le Progrès, Le Journal de Saône-et-Loire, Le Journal de la Haute-Marne, Vaucluse Matin, Vosges Matin, Le Dauphiné libéré, Le Républicain Lorrain, La Liberté de l'Est.
L'énumération parle d'elle-même, et vaut pour constat. Nous vivons un mouvement de concentration tout à la fois historique et grave. Nous assistons à un retour de la presse de l'entre-deux-guerres, cette presse vénale et corrompue, propriété des plus grandes puissances d'argent, avec lesquelles le CNR avait précisément voulu rompre.
Mais que l'on observe encore les crédits publics à la presse, pour achever ce tour d'horizon : dans le cas des aides directes, ce sont les milliardaires qui sont les premiers servis et, pour tout dire, les aides les plus colossales tombent toujours, semble-t-il, dans la poche des plus riches. Au hit-parade de ces aides directes (chiffres 2014) :
1er - Le Figaro (groupe de Serge Dassault) arrive 1er (15,2 millions d'euros) ;
2ème - Aujourd'hui en France (Bernard Arnault), 2e (14 millions) ;
3ème - Le Monde (Niel, Pigasse et Bergé), 3e (13,1 millions) ;
6ème - Libération (Patrick Drahi), 6e (8 millions) ;
7ème - Télérama (Niel, Pigasse et Bergé), 7e (7,1 millions) ;
9ème - L'Obs (Niel, Pigasse et Bergé), 9e (5,2 millions) ;
10ème - L'Express (Patrick Drahi), 10e (4,9 millions) ;
12ème - Le Parisien (Bernard Arnault), 12e (4,3 millions) ;
14ème - Paris-Match (Arnaud Lagardère), 14e (3,6 millions) ;
15ème - Le Point (François Pinault), 15e (3,5 millions) ;
17ème - Les Échos (Bernard Arnault), 17e (3,4 millions) ;
et ainsi de suite...
Nous avons encore oublié qu'une démocratie se construit avec une presse libre.Source : Laurent Mauduit.
"Main basse sur l'information", de Laurent Mauduit. Sortie le 8 Septembre 2016 aux éditions Don Quichotte. 19,90€
La quatrième de couverture :
Une dizaine d’oligarques parisiens, ayant pour signe distinctif de ne pas avoir la presse pour métier, possède désormais la majorité des moyens d’information français. Quotidiens nationaux et régionaux, magazines, chaînes de télévision ou de radio : rien n’a échappé à la boulimie d’une poignée de milliardaires, parmi lesquels Vincent Bolloré, Xavier Niel, Patrick Drahi ou encore Bernard Arnault.
Alors que le Conseil national de la résistance espérait, à la Libération, que la France se dote d’une presse indépendante des « puissances financières », celles-ci contrôlent désormais presque tous les médias. Et la normalisation économique se double fréquemment d’une normalisation éditoriale, quand il ne s’agit pas d’une censure pure et simple.
De Canal+ à France Télévisions, en passant par M6 ; de Libération au Monde, en passant par Le Parisien, Laurent Mauduit mène l’enquête sur la reprise en main dont toute la presse, ou presque, a fait l’objet ces dernières années.
Pour comprendre la gravité de cette mise sous tutelle, il nous invite aussi à nous replonger dans les combats démocratiques en faveur d’une presse libre et indépendante qui, de 1789 à nos jours, ont secoué la France. Une plongée dans le passé, celui de la presse asservie du Second empire ou celui de la presse corrompue de l’entre-deux-guerres, qui permet de prendre la mesure de la régression que nous vivons actuellement.
Établissant une description méticuleuse du naufrage des médias français, l’enquête est aussi un plaidoyer en faveur d’une refondation de la presse, dans le cadre d’une révolution démocratique. Tant il est vrai qu’il n’y a pas de démocratie véritable sans citoyens éclairés…
Une interview où, pour une fois, un journaliste parle droitement et librement, ça fait chaud au cœur. Ils sont une ultra-minorité, en fait, à avoir conservé leur intégrité et une certaine dignité. La très grande majorité des journalistes sont hélas devenues objectivement des prostituées, des perroquets vendus et subventionnés. Rien à attendre d'eux. Pas étonnant dans ces conditions que Laurent Mauduit ne soit relayé par pratiquement personne de la profession.
À voir !
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