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Psychologie et comportement :
"L'expérience de Stanford" de Philip Zimbardo
Vidéo # 898 en Français () insérée le Mercredi 31 Mars 2010 à 10h 04m 57s dans la catégorie "Comportement, Psychologie, Propagande, et Manipulation"
Durée : 03 min 30 sec
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Cette vidéo est l'extrait d'un reportage sur le comportement humain, qui parle de "L’expérience de Stanford" (ou "Effet Lucifer"), une expérience conçue et réalisé par le docteur Philip G. Zimbardo, un psychologue américain.
L'expérience :
L’expérience de Stanford est une étude de psychologie expérimentale menée par Philip Zimbardo en 1971 sur les effets de la situation carcérale. Elle fut réalisée avec des étudiants qui jouaient des rôles de gardiens et de prisonniers. Elle visait à étudier le comportement de personnes ordinaires dans un tel contexte et eut pour effet de montrer que c'était la situation plutôt que la personnalité des participants qui était à l'origine de comportements parfois à l'opposé des valeurs professées par les participants avant le début de l'étude. Les 18 sujets avaient été sélectionnés pour leur stabilité et leur maturité, et leurs rôles respectifs de gardiens ou de prisonniers leur avaient été assignés aléatoirement.
Les prisonniers et les gardes se sont rapidement adaptés aux rôles qu'on leur avait assignés, dépassant les limites de ce qui avait été prévu et conduisant à des situations réellement dangereuses et psychologiquement dommageables. L'une des conclusions de l'étude est qu'un tiers des gardiens fit preuve de comportements sadiques, tandis que de nombreux prisonniers furent traumatisés émotionnellement, deux d'entre eux ayant même dû être retirés de l'expérience avant la fin.
Malgré la dégradation des conditions et la perte de contrôle de l'expérience, une seule personne (Christina Maslach) parmi les cinquante participants directs et indirects de l'étude s'opposa à la poursuite de l'expérience pour des raisons morales. C'est grâce à celle-ci que le professeur Zimbardo prit conscience de la situation et fit arrêter l'expérience au bout de six jours, au lieu des deux semaines initialement prévues.Les problèmes éthiques soulevés par cette expérience la rapprochent de l'expérience de Milgram (à ce sujet, pensez à regarder impérativement, et dans cet ordre : [UN] puis [DEUX], les vidéos relatives à cette incroyable expérience), menée en 1963 à l'Université Yale par Stanley Milgram, un ancien camarade de classe de Zimbardo au lycée.
Résultats :
Le contrôle de l'expérience a rapidement été perdu. Les prisonniers ont subi - et accepté - un traitement humiliant et parfois sadique de la part des gardes, et à la fin beaucoup d'entre eux souffraient d'un sévère dérangement émotionnel.
Après un premier jour plutôt calme, une émeute survint le deuxième jour. Les gardes se portèrent volontaires pour des heures supplémentaires et collaborèrent pour casser la révolte, attaquant les prisonniers avec des extincteurs sans être supervisés par l'équipe de recherche. Après cela, les gardes essayèrent de diviser les prisonniers et de les monter les uns contre les autres en créant une "bonne" cellule et une "mauvaise" cellule. Cela devait laisser penser aux prisonniers qu'il y avait des "informateurs" dans leurs rangs. Ces efforts furent largement récompensés, puisqu'il n'y eut plus de grande rébellion. D'après les anciens détenus engagés comme consultants par le professeur Zimbardo, une technique similaire avait été utilisée avec succès dans les vraies prisons aux États-Unis.
Le "comptage de prisonniers", qui avait été mis en place pour que les prisonniers se familiarisent avec leur numéro d'identification, devinrent des épreuves où durant plusieurs heures les gardes tourmentaient les prisonniers et leurs imposaient des punitions physiques, notamment de longues périodes d'exercice physique forcé. Cette prison devint insalubre et inhospitalière ; le droit d'utiliser la salle de bain devint un privilège qui pouvait - et était souvent - refusé. Certains prisonniers furent forcés de nettoyer les toilettes à mains nues. Les matelas furent retirés de la "mauvaise" cellule et les prisonniers obligés de dormir à même le sol sans aucun vêtement. La privation de nourriture était également souvent utilisée comme punition. De plus, les prisonniers durent endurer une nudité forcée et même des actes d'humiliation sexuelle.
Le professeur Zimbardo lui-même fut victime de son expérience. Le quatrième jour, Zimbardo et les gardes réagirent à une rumeur d'évasion en essayant de déplacer toute l'expérience dans une cellule non utilisée du département de police local, car cela était "plus sûr". La police refusa, invoquant des problèmes d'assurance, et le professeur Zimbardo se rappelle avoir été énervé et avoir pesté contre le manque de coopération de la police.
L'expérience avançant, de nombreux gardes devinrent progressivement plus sadiques, en particulier la nuit (pensant que les caméras étaient éteintes et que l'équipe de recherche ne pouvait pas les voir). Les cobayes déclarèrent qu'environ un tiers des gardes présentaient de vraies tendances sadiques.
Pour étayer sa théorie selon laquelle les participants avaient intériorisé leur rôle, le professeur Zimbardo avança le fait que lorsqu'on leur proposa une liberté conditionnelle en échange de la confiscation de la totalité de leur paye, la plupart des détenus acceptèrent. Puis, lorsque leur liberté conditionnelle fut néanmoins refusée, aucun ne quitta l'expérience. Le professeur Zimbardo avance qu'il n'y avait aucune raison pour eux de continuer à participer à l'expérience s'ils étaient prêts à renoncer à leur salaire pour la quitter.
Les prisonniers ont commencé à présenter des symptômes de dérangements émotionnels aigus, et l'un d'eux développa un eczéma psychosomatique sur tout le corps quand il apprit que sa demande de liberté conditionnelle était rejetée (le professeur Zimbardo la lui avait refusée, pensant qu'il tentait de sortir de l'expérience en feignant la maladie). Pleurs incontrôlables et pensées désordonnées étaient devenus communs chez les prisonniers. Deux d'entre eux souffraient de troubles si importants qu'ils durent être écartés de l'expérience et remplacés par d'autres cobayes.
L'un des remplaçants, le prisonnier 416, était horrifié par les traitements infligés par les gardes et commença une grève de la faim pour protester. Il fut isolé et enfermé de force dans un placard pendant trois heures. Pendant ce temps, les gardes lui firent tenir les saucisses qu'il avait refusé de manger. Les autres prisonniers le considéraient comme un agitateur. Pour exploiter ce sentiment, les gardes offrirent un choix aux prisonniers : s'ils n'abandonnaient pas leur couverture, le prisonnier 416 serait laissé en isolement toute la nuit. Les prisonniers choisirent de garder leur couverture. Plus tard, le professeur Zimbardo intervint et replaça 416 dans sa cellule.
Le professeur Zimbardo décida de mettre fin à l'expérience plus tôt lorsque Christina Maslach, une ancienne étudiante diplômée qu'il fréquentait à l'époque (et qui devint plus tard sa femme) s'insurgea contre les conditions épouvantables de la "prison" après qu'elle y eut pénétré pour interviewer les prisonniers. Le professeur Zimbardo nota qu'elle fut la seule, parmi la cinquantaine d'intervenants étant entrés dans la "prison", à mettre la moralité de l'expérience en question. Après seulement six jours sur les deux semaines prévues, l'expérience fut interrompue.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Expérience_de_Stanford ().
Ce qui est très significatif, c'est que cette expérience montre les étapes successives qui conduisent inexorablement aux mauvais traitements et à la torture. Il est particulièrement intéressant d'étudier chacune des étapes, en particulier les toutes premières, qui sont déjà annonciatrices, pour qui possède encore le fonctionnalisme du discernement, de ce qui va suivre, et où les choses vont se rendre. En fait, le résultat est connu d'avance, car toute concession sur les droits de l'homme, aussi minime soit-elle, conduit inexorablement aux crimes les plus atroces.
Ainsi, les premières dérives sont fondamentales, et il faut apprendre à les détecter, à voir la perversité déjà agir, se manifester, et la tuer immédiatement dans l'œuf, en la dénonçant immédiatement, et en stoppant la personne qui a commencé à agir de manière perverse et irrespectueuse envers son prochain, et à violer ses droits.
Pour terminer, Philip G. Zimbardo conclue que les mêmes forces peuvent, selon les circonstances, faire de nous soit des tortionnaires, soit des héros. Il en donne des exemples avec les dénonciateurs de la sinistre prison Irakienne d'Abou Ghraib.
Une vidéo sur un sujet de première importance, et très intéressante. Un must. À voir.
Nota Bene 1 :
Le film allemand "Das Experiment" ("L'expérience") illustre l'expérience de Zimbardo de manière éclatante, et je vous recommande plus que vivement de le voir.
Il existe notamment en DVD. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/L'Expérience (), http://www.imdb.fr/title/tt0250258/combined () et http://www.amazon.fr/LExpérience-Moritz-Bleibtreu/dp/B0001501YO ().
Nota Bene 2 : je vous recommande aussi "L'effet Lucifer : comprendre comment des gens ordinaires deviennent des monstres par Philip Zimbardo", une vidéo également visible sur ce site, [ici].
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